Compte-rendu de la conférence de l’APED

Le mardi 21 avril, pas moins de cinq orateurs se sont succédés lors du débat co-organisé par l’Aped et l’asbl Malem-Auder sur le thème : "l’enseignement dans les pays du Sud et le rôle de l’Occident".

Jean-Pierre Kerckhofs, représentant de l’Aped a rappelé le rôle ambigu joué par des institutions internationales comme le FMI ou la Banque Mondiale. Tout en favorisant certains investissements dans l’enseignement de base, elles mènent une politique visant explicitement à encourager les privatisations des niveaux secondaires et supérieurs à chaque fois que c’est possible. Avec toutes les conséquences auxquelles on peut s’attendre tant en terme d’inégalités que de pertes de pans entiers d’éléments de culture.

Maurice Sarr (principal du collège de Malem-Hodar), Papa Diop (enseignant en géographie, histoire et français dans ce même collège) et Abdoulaye Diallo (à la fois instituteur, directeur de l’école primaire et responsable syndical local), ont ensuite pu décrire la situation concrète qu’ils rencontrent sur le terrain.

Les participants ont mieux compris les difficultés rencontrées tant en termes matériels que pédagogiques. Mais aussi toute la richesse qui émane de ces personnes amenées à travailler dans des conditions très difficiles, mais dont l’ambition est à la hauteur des enjeux.

Enfin, la grande érudition et le connaissance pointue des pays du Sud du prêtre et sociologue François Houtart nous ont permis de replacer le vécu concret dans un contexte historique et mondial. Il a ainsi amené des points de comparaison avec la situation en Amérique du Sud.

S’en est suivi un débat très riche où ont été abordées des questions aussi variées que l’utilité de la diffusion de savoirs "typiquement occidentaux" en pleine Afrique noire au détriment de l’histoire et de la culture locales. Des méthodes adaptées au public rencontré notamment en matière d’alphabétisation. De l’intérêt de mieux comprendre l’exemple cubain dans la lutte contre l’analphabétisme et un enseignement secondaire et supérieur de hauts niveaux. Et bien d’autres encore.