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La vie à l’école de Hodar

samedi 13 juin 2009, par Abdoulaye Diallo

Présentation de l’école El Hadji Ibrahima Khorédja Kâ

a) La coopérative scolaire

Mode de fonctionnement

La coopérative scolaire est un bureau pour l’école. Elle est composée d’un président, d’un secrétaire adjoint et d’un trésorier. Ces membres ont été élus lors d’élections parce que beaucoup d’élèves voulaient être responsables. On organise des réunions parfois c’est-à-dire lorsque l’on veut faire quelque chose où quand on a un problème à régler.

En organisant la coopérative et en la faisant fonctionner, on peut organiser des activités qui permettent de gagner de l’argent que l’on met dans ce que l’on appelle une caisse. Cette caisse nous a déjà permis de régler le manque de fournitures scolaires et d’organiser la fête de fin d’année où beaucoup d’invités étaient présents. Elle nous a également déjà permis de soigner quelques camarades malades qui n’avaient pas les moyens de se rendre au poste de santé.

Pour que la caisse se développe il faut travailler avec les bénéfices. Les activités de la coopérative scolaire se déroulent en dehors des heures de classe (théâtre, lutte)

Bilan des activités de la coopérative

Les activités menées l’ont été dans divers domaines :

  • culture :
     Nous avons mené des activités d’animation comme le théâtre ou le folklore. La troupe de théâtre a déjà présenté 6 pièces de théâtre sur des thèmes de sensibilisation comme le choléra, le paludisme, les mariages précoces, les feux de brousse etc. Les activités de folklore servent à ne pas oublier et à faire durer nos traditions. Nous nous habillons de vêtements traditionnels et nous jouons de la musique au moyen d’instruments du village. Nous avons aussi jumelé notre classe avec une classe d’un autre village pour faire la connaissance et entretenir de bonnes relations avec les autres élèves.
  • sport :
     La responsable du sport a mené beaucoup d’activités comme un tournoi de football inter-écoles ainsi que des séances de luttes traditionnelles
  • hygiène et environnement :
     Le responsable dirige tout ce qui touche à la propreté de l’école. Chaque mercredi soir, les « mercredis de la propreté » rassemblent les élèves pour nettoyer l’école.
  • finance et affaire sociales :
     La responsable de ce secteur ramasse les cotisations qui ont permis de constituer un fond de roulement. En plus, les élèves peuvent louer des livres pour 200 cfa. Avec cette somme, les élèves ont pu financer la cantine scolaire, la fête de fin d’année ainsi que l’achat d’un mouton. Les bénéfices de la vente de ce mouton après engraissement permettront de financer les fournitures scolaires de l’an prochain.

L’objectif de la coopérative est d’essayer de régler tous les problèmes de l’école.

Ce que nous, élèves, pensons de la coopérative

« La coopérative est une bonne chose pour toute l’école parce qu’elle nous a permis d’obtenir beaucoup de choses comme les fournitures ».

« La coopérative scolaire est positive parce que nous aidons nos camarades quand ils en ont besoin, quand ils sont malades par exemple ».

« On se réunit quand il a des décisions à prendre ou des choses à faire, c’est très intéressant ».

Dans le cadre d’un atelier d’expression écrite et orale, nous avons eu l’occasion de dresser un état des lieux des besoins et des difficultés de l’école :

b) Le manque d’eau à l’école

Dans notre village, il n’y a pas d’eau courante. Il y a seulement des puits. Un château d’eau est en construction, heureusement car sans eau c’est difficile.

Il faut aller jusqu’aux puits qui sont très profonds (60m !). On a besoin d’eau pour laver le tableau, pour boire, pour arroser les plantes et les arbres qui font de l’ombre. Aussi pour aller aux toilettes et pour nous rafraîchir après les cours d’éducation physique.

Nous avons également besoin d’eau pour préparer les repas 2 fois par semaine.
La coopérative voudrait également débuter un projet de maraîchage mais sans eau, c’est actuellement impossible. Heureusement aujourd’hui le forage nous permet d’espérer plus. Ils n’ont prévu que 3 bornes fontaines pour tout le village.

Pour régler tous ces problèmes nous aurions besoin d’un raccordement pour l’école. Sinon les élèves seront toujours obliger d’amener de l’eau tous les jours pour boire et laver leur ardoise.

c) Les problèmes matériels de l’école

Il manque beaucoup de choses à notre école. Il n’y a pas assez de bancs pour tous les élèves, il n’y a qu’une seule chaise à l’école (alors qu’il y a 4 enseignants). Quand un élève veut aller aux toilettes il perd du temps parce qu’il n’y a pas de toilettes à l’école. II n’y a que deux classes construites, la troisième est un abri provisoire. Il manque des maillots pour que l’équipe de football puisse jouer contre les autres écoles, des ballons.
Une chose importante pour nous, c’est le drapeau. Nous n’avons pas de drapeau du Sénégal dans la cour, or toute école doit en avoir un, nous l’avons appris en cours d’éducation civique.

Il n’y a pas de case de santé dans le village, si les enfants sont malades ils doivent se rendre en charrette à Malème qui se trouve à 8 km de Hodar. Si l’école disposait d’une trousse de premiers soins, cela pourrait déjà aider beaucoup les élèves quand ils se blessent ou quand ils ont des maux de têtes.

d) Le mariage précoce

Nous avons beaucoup travaillé cette année sur le mariage précoce car il constitue un grand problème dans notre village. Beaucoup de filles ont quitté l’école parce qu’on leur avait trouvé un mari alors qu’elles n’avaient parfois que 12 ou 13 ans. Les filles se marient pour plusieurs raisons :

  • ce sont souvent les parents qui les marient car ils veulent de l’argent (la dot).
  • Ce sont nos coutumes, on se marie jeune ici
  • Ce sont les jeunes garçons qui veulent se marier
  • Il y a beaucoup de travaux domestiques donc les hommes veulent trouver des femmes rapidement (souvent plus d’une) pour aider les autres femmes de la maison
  • On taquine beaucoup les filles si elles ne sont pas mariées
    Mais se marier de façon précoce, cela a des conséquences :
  • une femme qui se marie tôt vieillit très rapidement
  • elle ne pourra pas bien entretenir son enfant parce qu’elle est trop jeune
  • son travail sera très dur, elle sera presque toujours malade
  • avant l’âge de 30 ans, certaines femmes deviendront grand-mère
  • si elle est une élève, la mariée devra arrêter l’école, ce n’est pas permis en primaire (certaines ont néanmoins continué à assister aux cours car elles n’ont pas encore rejoint leur maison familiale)
  • elle sera petite et faible avec beaucoup d’enfants
  • elles ne pourront pas allier maternité et études
  • une fille qui n’a pas 18 ans risque sa vie en faisant un enfant
  • elle ne pourra même pas avoir une maison propre et bien entretenue
  • la fille perd son droit d’être une enfant (jouer, apprendre) pour devenir femme

Les solutions envisagées pour lutter contre le mariage précoce :

Pour éviter ces mariages, les parents doivent d’abord jouer leur rôle et refuser e donner leur fille. Ils devraient attendre 18 ans comme le dit la loi (qui n’est pas respectées au Sénégal mais qui existe pourtant). Les garçons aussi doivent laisser les filles tranquilles jusqu’à l’âge du mariage.

La scolarisation des filles peut freiner ce fléau. D’ailleurs beaucoup de campagnes de sensibilisation sont menées pour les jeunes. Les maître aussi doivent réveiller les parents. A l’école nous avons présenté à plusieurs reprises dans divers endroits notre pièce de théâtre sur ce thème, nous espérons que cela sensibilisera d’autres jeunes.
« Tout cela est à cause de nos parents parce qu’ils aiment trop l’argent. »

e) les tâches ménagères

Filles comme garçons, nous avons une multitude de tâches ménagères à effectuer lors d’une journée. Cela nous empêche parfois de faire correctement nos devoir et leçons et en plus cela nous rend fatigué et pas toujours attentifs durant les leçons des maîtres.
En voici certaines :

  • le matin les garçons se lèvent très tôt (vers 5h) pour nettoyer les enclos à moutons
  • les filles à cette heure sont parties chercher de l’eau au puit. Après le puit, elles vont piler le mil et le tamisent pour pouvoir le préparer. C’est très physique, cela demande beaucoup d’énergie de piler.
  • Les élèves vont ensuite à l’école. Une fois l’école terminée, les filles doivent aider leur maman à préparer le repas et les garçons vont chercher de l’herbe dans les champs qu’ils sècheront pour en faire de la nourriture pour les animaux. Vu que le village ne dispose pas d’eau courante, les garçons vont en charrette chercher de l’eau à Boulel, un village proche de Hodar qui dispose d’eau courante. Cela permet de compléter l’eau déjà puisée par les femmes.
  • Les filles doivent ensuite balayer les chambres et devant les cases
  • La nuit on peut difficilement apprendre car on est fatigués