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Bio-maraîchage

samedi 21 mai 2011, par Marianne Bouton

1) Généralités

Ce projet est né des demandes simultanées mais indépendantes, de deux groupements de jeunes, désirant pratiquer des cultures maraichères.

Ces deux groupes sont organisés en ASC (association sportive et culturelle), reconnues par le gouverneur de la région.
Les bénéfices résultant de la vente des récoltes permettra de pérenniser les potagers et de développer les activités des groupements (activités sportives, lutte contre le sida). Ces jeunes connaissent les méthodes culturales traditionnelles mais ne sont pas encore sensibilisés aux méthodes de culture biologique.

C’est pourquoi, un des administrateurs sénégalais de l’a.s.b.l. suivra une formation en agriculture durable, dispensée dans un centre au Sénégal. Cette personne deviendra ainsi une personne-ressource pour cette technique. Lorsque les potagers biologiques seront rodés, nous proposerons alors de sécher une petite partie de la récolte. En effet, une trop grande quantité de légumes pourrissent avant d’avoir eu le temps d’être vendu.

Cependant, la préparation de légumes séchés ne fait pas partie des habitudes culinaires de la population. Il s’agira donc de mettre en place des ateliers innovants dans ce domaine.

Ces deux activités serviront d’exemple et de référence dans la région. Ainsi, ces jeunes seront également chargés de diffuser l’information et de transmettre leur expérience au sein de la population : journées portes ouvertes avec conférence sur l’agriculture durable (initiation aux enjeux planétaires ; techniques culturales biologiques ; méthode de séchage et de conservation des légumes) et ateliers de cuisine des légumes séchés.

2) Ce projet contribue au développement durable

  • Il intègre une dimension écologique puisque la production maraichère proposée respecte le sol en l’enrichissant de manière naturelle à l’aide de compost et de fumier. Ces terres resteront propres, sans excès de nitrates et autres composants polluant le sol et l’eau des nappes.
  • Ces jeunes, trouvant à se réaliser dans leur village en créant une activité lucrative, s’impliqueront plus dans le développement de leur communauté et croiront à un avenir possible sur place. Reprenant espoir, ils abandonneront leur rêve de rejoindre un « eldorado européen ». En cela, ce projet lutte contre l’immigration clandestine.
  • Il intègre une dimension économique : la vente des légumes frais ou séchés de la première récolte dégagera un bénéfice qui sera réinvesti l’année suivante pour une deuxième saison de culture. Ainsi, d’année en année, la pérennité du projet sera assurée. Le surplus de bénéfice générera un revenu aux acteurs du projet et permettra éventuellement le démarrage d’autres petits projets : embouche, activités sportives, commerce…
  • Il intègre une dimension sociale : les jeunes du projet cultiveront la terre à l’aide de pratiques culturales traditionnelles en écoutant les anciens, tout en introduisant les techniques propres à la culture biologique et au séchage des légumes. Les échanges entre plusieurs générations seront ainsi favorisés.
    De plus, la mixité de ces groupements de jeunes générera des contacts entre futurs villageois et villageoises.
  • Chacun trouvera sa place dans le projet, qui par la culture des légumes, qui par la technique de séchage, qui par la commercialisation des légumes, qui par l’aspect didactique envers le reste de la population. Ce dernier point est important puisque c’est lui qui assurera la reproductibilité du projet dans d’autres villages.

3) Objectifs concrets

  • Lutter contre l’immigration clandestine en soutenant les jeunes de deux villages dans leur lutte pour une amélioration de leur vie quotidienne. Qu’ils se sentent intégrés dans la société et non plus les oubliés dans la marche du temps. Leur rendre l’espoir d’une vie meilleure en leur donnant le moyen d’agir. Lorsqu’on ne peut acheter quelques graines et payer l’eau nécessaire à leur croissance, on est à ce point démunis qu’émerger de la misère est difficile voire impossible. Dans cette situation, comment donner vie à son propre dynamisme ?
  • Développer la culture maraîchère en tant que culture de contre saison.
  • Prôner le « bio » dans les méthodes culturales.
  • Introduire très progressivement le séchage solaire d’une partie de la production pour la vendre à un moment plus intéressant ou pour la conserver pour la consommation lors de la période de soudure.

4) Groupes cibles

Au fur et à mesure de l’avancement du projet, le groupe cible s’étendra à trois couches de la population :

  • Durant la première étape (formation à l’agriculture durable et culture des légumes), le groupe cible sera constitué par le responsable général et les deux groupements de jeunes. Ceux-ci représentent 53 et 100 jeunes.
  • Durant la seconde étape (vente des légumes frais et séchage d’une partie de la production), le groupe cible sera constitué, en plus des jeunes précédemment cités, des habitants des deux villages, distants de 40 km. L’un, Ndioum Ngainth, comporte 2494 villageois et est un chef-lieu de communauté rurale. L’autre, Hodar, est constitué de 800habitants et se situe à 6 km de Malem, préfecture du département. Les marchés de Ndioum Ngainth et de Malem constituent un pôle d’attraction régional.
  • Durant la troisième étape (actions de sensibilisation), ce seront les habitants des villages voisins de la région qui formeront le groupe cible.