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Nghaba : un maraîchage pour la communauté

jeudi 21 février 2013, par André Petithan

Ce projet a été entièrement financé par Agrium Inc. - Canada

Situation

Le village de Nghaba est un des 181 villages du département de Malem-Hodar. Il se situe à une douzaine de kilomètres au nord du chef-lieu de ce département.

Nghaba est l’un des plus gros villages de la communauté rurale de DIANKE-SOUF, l’une des cinq collectivités locales du nouveau département de Malem-Hodar.

Son accès est assez difficile. Une piste latéritique qui s’est dégradée au fil des ans permet à quelques véhicules de passer par Nghaba pour atteindre les villages du nord du département. La charrette attelée à un cheval est le moyen de transport le plus usuel à travers les pistes sablonneuses et sinueuses.

Le village est très peuplé (plus de deux mille habitants y vivent dans de grandes familles).

La caractéristique principale est la proche parenté entre les différentes concessions.

L’agriculture sous pluie et l’élevage extensif sont les principales activités de la population.

L’arachide est la principale culture de rente dans cette partie du Sénégal. La chute du cours de l’arachide dans le marché mondial s’est répercutée sur le pouvoir d’achat des populations locales.

Pour un nombre important de personnes, principalement les jeunes, la solution face à ces difficultés consiste depuis plusieurs décennies à aller s’installer dans les centres urbains accélérant ainsi le phénomène de l’exode rural avant de prendre le chemin de l’émigration vers les pays du nord.

Le village de Nghaba a toujours souffert de manque d’eau. Les puits d’une profondeur de 60 à 70 mètres sont les seules sources d’eau qui assurent l’approvisionnement des centaines de ménages. Cette situation ne facilite évidemment pas le développement du maraichage malgré une forte demande en légumes.

La finalisation d’un nouveau forage depuis quelques mois donne espoir aux populations qui pourront s’approvisionner correctement en eau mais surtout rentabiliser l’eau dans les activités de maraichage.

Structure bénéficiaire

Le Groupement d’Intérêt Economique (GIE) « Soppe Islam » est sis dans le village de Nghaba.

Ce GIE compte 120 membres, des hommes et des femmes unis dans un même objectif : lutter contre la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations dans la localité. Le GIE a comme principales activités : l’agriculture, l’élevage, le commerce.

Ce GIE bénéficie d’une reconnaissance légale auprès des autorités sénégalaises. Il est à noter que la structure demanderesse exerce exclusivement une activité à caractère social et économique.

Description du projet

Comme expliqué plus haut, la zone souffre d’une grande pauvreté qui provoque un exode rural. L’objectif principal du projet est de fournir à un groupement dynamique un outil permettant de lutter contre la pauvreté et donc d’atténuer l’exode rural.

Le développement des activités de maraichage associé aux autres activités de la structure notamment la transformation et la valorisation des produits locaux permettra aux populations de s’orienter vers une autosuffisance alimentaire et le maintien des bras valides c’est-à-dire des jeunes du village.

Diverses expériences de maraîchages ont déjà été menées dans d’autres zones du département, tant pour des structures associatives que dans des écoles.

Ces expériences permettent aux responsables locaux de l’asbl Malem-Auder de bénéficier d’une bonne expertise dans la mise en place et le suivi des projets.

Dans ce projet de maraichage, le GIE compte exploiter pour une première expérience une surface d’un hectare. La parcelle est déjà disponible. La structure apporte une contribution en main d’œuvre non qualifiée et les matériaux locaux de construction (sable fin et béton latéritique) dans la mise en œuvre du projet.

Les bénéfices des ventes futures seront divisés en 3 parties : 1/3 pour l’entretien et l’achat de nouveaux outils, 1/3 pour la rétribution des membres du GIE qui ont effectué des travaux dans le périmètre, 1/3 sera capitalisé pour permettre au GIE de financer d’autres projets avec comme priorité une éventuelle extension du périmètre.

L’exploitation du périmètre se fera par les membres du GIE à tour de rôle suivant une planification concertée entre acteurs et sous le partenariat des services techniques de l’Etat basé à Malem-Hodar notamment le Service Départemental de Développement Rural (SDDR) et sous le suivi et les conseils des Administrateurs locaux de l’ASBL Malem-Auder.

En accord entre les membres du GIE et les services susmentionnés, les besoins pour la mise en place de ce projet sont divisés en 4 axes :

  • La formation

Une vingtaine de personnes (membres du groupe, responsable Malem-Auder et Services technique) bénéficieront de deux jours de formation centrée essentiellement sur les aspects de gestion et d’irrigation goutte-à-goutte.

  • L’adduction d’eau

Le périmètre doit avoir sa propre arrivée d’eau. En accord avec les autorités qui gèrent le nouveau forage, une adduction d’eau (environ 250 mètres) sera mise en place.

  • La mise en place d’un périmètre protégé

Ce point, souvent négligé, est indispensable pour pérenniser le projet. En effet, les clôtures traditionnelles, outre qu’elles nécessitent un lourd entretien ne constituent pas une barrière efficace par rapport aux nombreux animaux qui se nourrissent des plants mis en place.

Dans certains cas, les dégâts occasionnés dépassent les 80 % de la production, ce qui réduit à néant les nombreux efforts consentis par les paysans.

  • Le matériel

Parmi le matériel, une attention particulière sera apportée à l’installation d’un système d’irrigation : celui-ci est constitué d’un réservoir, un grand fût en plastique de 200 litres, installé à un mètre du sol, muni d’un robinet qui distribue l’eau par un tuyau principal flexible auquel sont greffés des tuyaux plus petits disposés horizontalement.

Ces petit tuyaux sont percés de trous à chaque 30 cm appelés goûteurs qui libèrent la même quantité d’eau au pied de chaque plante pour l’arroser. La consommation d’eau est contrôlée et l’irrigation est faite en fonction des facteurs Evaporation, Transpiration et Potentiel du sol (Etp).

Le goutte-à-goutte est le seul système qui arrose réellement la plante avec une efficience de 95%, alors que les autres systèmes arrosent plutôt le sol, la plante ne tirant profit de l’eau qu’à 45% pour le gravitaire et 75% pour l’aspersion. La vulgarisation de ce système d’irrigation est assurée par Green Sénégal et World vision. Ce système est appelé TIPA.

L’ensemble des points abordés ci-dessus sera proposé sous forme de contrat au GIE pour une durée de trois ans.