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Emigrer

vendredi 16 mai 2008

Espagne, Eldorado hypothétique, Echapper à l’enfer tropical
Migrer contre vents et marées, tourner le dos à sa famille, à sa patrie
Idée tenace qui tenaille et mine ma jeunesse
Gagner sa vie coûte que coûte, braver mers houleuses et déserts chauds
Rager contre un destin jugé inacceptable, ramer, ramer, ramer
Aventureuse entreprise à l’issue incertaine
Ténébreuse traversée de l’océan Atlantique par barques, pirogues, chalands
Iles des caraïbes, première destination rarement atteinte
Onéreuse tentative d’une conquête aux allures suicidaires
Non ! Non ! Non ! Force mienne, avenir du continent noir, non au néo esclavagisme
Cancer de la jeunesse africaine, rêves irréalisables d’un épanouissement sous les cieux tempérés,
Lancinante agonie d’une jeunesse vigoureuse en mal de vivre
Ambitions démesurées d’un plein accomplissement
Noyées dans les flots mouvants de l’océan Atlantique
Désirs, rêves anéantis à jamais, destruction de toute une vie
Emigration clandestine, énorme épine au pied de l’Afrique !
Stop !
Sorcière qui s’abreuve de sang noir !
Stop !
Typhon qui dévaste tout sur son passage !
Stop !
Immonde nymphe qui ensorcèle les naufragés du berceau de l’humanité !
Stop !
Nonobstant les images catastrophiques filmées par les chaînes de télévision
Enfants d’Afrique, obstinés, vous plongez dans l’abîme des mers !
Barsa Basta, Barsa Basta, Barsa Basta
Oh Raison tempère l’ardeur des fils du Soleil rongés par le mirage des cieux tempérés !

Mr Mbaye SECK
Professeur de Lettres Modernes
au Lycée Demba Diop de Mbour

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