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Situation du moulin à mil (bis)

samedi 29 janvier 2011, par André Petithan

Fin 2009, nous adressions à nos sympathisants un appel concernant le projet « Moulin à mil de Tawa Keur ».

Nous avions besoin d’un peu plus de 4500 € pour financer la construction d’un abri et l’achat d’un moulin à mil au profit d’un groupement de promotion de la femme, le GIE Degoo, dans le village de Tawa Keur, non électrifié et situé au nord-est de Malem-Hodar.

Des dons et des reliquats de projets nous avaient déjà permis de réunir 2000 €. Nous vous avons alors proposé un prêt sans intérêt sur 3 ans afin de trouver le solde.

14 personnes ont répondu à notre appel, ce qui nous a permis de trouver 2300 € supplémentaires.

Près d’un an de recherches avaient permis de dégager les priorités :
 quelle machine ?
 quel type de moteur ?
 quel village ?
 quel groupement féminin ?
 quel mode de financement ?

Le projet pouvait donc prendre vie de manière concrète.

Vu que l’asbl s’était endettée pour financer ce projet, un accord de location-vente a été conclu avec le groupement féminin : 50 % du total mensuel des recettes nettes du moulin sera versé à l’asbl, durant 36 mois, avec un maximum à percevoir de 70% du montant du prix d’achat du moulin.

Donc, 30% du prix du moulin ainsi que la construction de l’abri sont totalement à charge de l’asbl. Le contrat est également rédigé de manière que le groupement ne soit pas pénalisé par une rentabilité insuffisante du moulin.

Dès décembre 2009, la construction de l’abri du moulin pouvait commencer grâce à une première remise de fonds.

Rapidement terminé, l’abri n’attendait plus que le moulin en lui-même. La société CMBS (de Thiès) a livré l’engin mi-mai 2010 et a assuré la formation des techniciens responsables de son utilisation et de son entretien.

Inutile de dire que la fête était au rendez-vous ! En effet, la présence de cet outil est un véritable gage d’amélioration de la qualité de vie non seulement des femmes, mais des familles entières. Libérées d’un temps important et quotidien de travail, les femmes peuvent se consacrer à d’autres activités, souvent génératrices de revenus.

Les premiers mois de fonctionnement ont été difficiles pour deux raisons : d’une part, la période de soudure (entre la fin de la saison sèche et le début des récoltes) n’est pas propice au fonctionnement d’un moulin à mil, vu la relative rareté des denrées alimentaires. D’autre part, une consommation excessive de carburant a lourdement grevé les bénéfices du moulin.

Cette seconde difficulté a pu être résolue par la visite d’un technicien qui a apporté les réglages nécessaires.

Chaque mois, une rencontre de synthèse est prévue avec un responsable local de l’asbl. Le but de cette rencontre est de présenter la situation financière et technique du projet. Cela permet de pointer rapidement les problèmes et de tenter d’y apporter une solution.

Lors de notre voyage de janvier 2011, le GIE nous a présenté des céréales broyées par le moulin et reconditionnées en sachets de 500 grammes. Ce conditionnement pratique permet une vente aisée sur les marchés locaux ou même dans les villes. Il y a donc une réelle plus-value apportée au produit.

Cette plus-value a déjà permis au GIE de produire des t-shirts colorés.

En ce qui concerne l’aspect micro-crédit, la situation n’est pas encore stabilisée : de mai à octobre, les bénéfices générés par le moulin (donc les remboursements possibles) ont été nettement insuffisants (+/- 110 € en tout). Mais il faut envisager la situation sur une période plus longue.

Voilà un bref résumé de la situation du moulin à mil de Tawa Keur en janvier 2011.

Dans quelques mois, nous ferons à nouveau le point !