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Croisade contre l’émigration clandestine

dimanche 15 février 2009

Cet article, signé Cherif FAYE, est tiré de SUD QUOTIDIEN du samedi, 14 février 2009.

Le Collectif des Femmes pour la lutte contre l’émigration clandestine (Coflec) continue sa croisade contre le voyage clandestin vers l’Europe par la voie des eaux. Il a élargi sa campagne de sensibilisation des jeunes et des femmes sur les dangers liés à cette pratique récurrente à la commune de Hann en y organisant mardi dernier 10 février 2009 un panel axé sur la question. Et de proposer l’alternative pour remédier à la pratique.

C’est au rythme du « Goumbé » et du « Ndawrabine » que Yayi Bayam Diouf, Présidente du Collectif des Femmes pour la lutte contre l’émigration clandestine (Coflec), a fait passer son message de sensibilisation à l’intention des jeunes et des femmes de la commune de Hann mardi dernier 10 février 2009 dans l’après-midi. En partenariat avec l’Office belge des étrangers et l’Organisation internationale de la migration (Oim), le Coflec a tenu dans cette localité où le phénomène est récurrent un panel axé sur les dangers de cette pratique clandestine et la méthode de lutte consistant au financement des projets communautaires et individuels.

Le voyage par la mer a fait des émules au Sénégal avec les arrivées massives enregistrées aux îles Canaries dans la période comprise entre 2006 et 2007, même si un grand nombre de candidats a péri dans la furie des océans. « Quelle est l’alternative pour arrêter le voyage clandestin qui a fait trop de victimes ? ». C’est la question que s’est posé Ibrahima Guèye, Président de la section Hann de lutte contre l’émigration clandestine. « Nous recherchons des moyens pour arrêter le phénomène qui continue toujours », dit-il convaincu que c’est le niveau de pauvreté qui pousse les jeunes à partir.

« Le Sénégal est pauvre, la vie y est difficile. L’économie va mal et les jeunes sont sans emplois. Ce qui les a sans doute poussés à partir. Mais dans quelles conditions ? », s’est demandée Yayi Bayam Diouf qui a préalablement souligné que « partir à l’étranger sans maîtriser la langue du pays de destination, sans diplôme et sans métier représente un grand danger ». Dans la même perspective, une représente des femmes de Hann, fait remarquer : « Les décès sont nombreux en mer. Nous voulons que les jeunes voyagent, mais que ce soit dans le cadre légal. Car selon les échos que nous avons ceux qui sont arrivés clandestinement en Espagne vivent difficilement ».

En prévenant les candidats potentiels et les parents contre la crise qui affecte en même temps l’Europe où sévit également le chômage, elle a exhorté les pouvoirs publics à la recherche de solutions pour ce mal de notre temps. « Restons chez nous, recherchons nos propres solutions, travaillons pour vaincre notre pauvreté », a-t-elle déclaré. Mais Amary Diop, chef du quartier, a estimé que « pour lutter contre une chose, il faut donner une alternative ». Quand il faut partir légalement, cela suppose des papiers en règle et un accès facile au visa. Pour ceci, il a interpellé le Gouvernement « pour faciliter le processus en diminuant les frais et en donnant l’accès aux visas ». Yayi Bayam Diouf, convaincue qu’il est bien possible de réussir chez soi, a déclaré que les maires, les autorités administratives, le Gouvernement, qui « sont élus pour accompagner les communautés dans la recherche de solutions à leurs problèmes, doivent financer les projets de développement des populations ».

Madani Hane, Assistant à l’information de l’Organisation internationale de la Migration (Oim), a noté le rôle joué par son organisation qui, pour sensibiliser les jeunes et les femmes contre les dangers liés à l’émigration clandestine, leur a expliqué qu’il y a bien des alternatives. Ainsi a-t-il rappelé que l’Oim a financé une centaine de projets dans son mécanisme de réaction rapide (MRR) contre le fléau de 2006 à nos jours. Il a aussi profité de l’occasion pour lancer un appel aux autorités gouvernementales « pour fixer les jeunes par des modes de financements de projets et d’activités génératrices de revenus ».

Deux liens particulièrement intéressants sur les migrations :

Un cours assez complet, canadien.

Un point de vue et surtout un témoignage intéressant.