Berlaymont, 31 janvier 2020

Mesdames, messieurs, chers partenaires,

L’association que nous représentons ici, Malem-Auder, est une association sans but lucratif de droit belge mais aussi, depuis peu, une Organisation Non Gouvernementale au Sénégal.

Nous sommes actifs depuis 11 ans dans le département de Malem-Hodar situé au cœur du Sénégal des Profondeurs dans une zone où, selon les plus récentes études, le revenu quotidien moyen par habitant est de 91 centimes d’euros.

Notre petite association, exclusivement bénévole et militante, jouit d’une particularité rare. Son équipe dirigeante est mixte : des Sénégalais qui vivent et travaillent dans la zone où l’association est active et des Belges. Cette particularité est un gage de saine et logique répartition des tâches : aux Sénégalais qui maîtrisent le terrain de préparer les projets, de les mettre en œuvre et de les accompagner le temps nécessaire. Aux Belges, la tâche de documenter ces projets, de les défendre et d’en assurer la transparence vis-à-vis des donateurs.
Aucun d’entre nous n’est un professionnel du développement mais notre engagement, notre connaissance du terrain et notre volonté de travailler avec les autorités locales nous assurent une excellente visibilité et des résultats remarqués.

L’action de Malem-Auder se caractérise par 4 éléments : taille humaine, innovation, valeur d’exemple pour les communautés et autonomisation de celles-ci.
Taille humaine d’abord. Ainsi, nos projets sont à la hauteur de nos moyens et tournent autour de 20 à 25.000 € ce qui nécessite souvent de 18 à 24 mois de recherche de fonds et de travail de terrain.
Innovation pour suivre : biogaz, agro-écologie, lutte contre l’aflatoxine ou encore la voûte nubienne.
La voûte nubienne est un bâtiment construit exclusivement en terre crue, sans ciment, sans bois, sans fer, adapté à toutes les utilisations : communautaire, individuel, poulailler, atelier,…
Il permet de valoriser la main d’œuvre locale (experte en banco) en ajoutant une nouvelle compétence plus technique : la construction d’une voûte. Ses avantages environnementaux sont évidents, de même que sa durabilité et ses qualités thermiques, acoustiques et anti-feu.
Exemplarité ensuite : le projet mené doit pouvoir servir d’inspiration aux groupements qui les observent. Leur reproductibilité doit donc être possible.
Autonomisation enfin. Notre accompagnement est limité à 2 ou 3 ans, délai nécessaire pour suivre le groupement partenaire, détecter avec lui ses forces et ses erreurs, lui permettre de créer sa propre autonomie.

L’Association Femmes d’Europe nous a donné la possibilité depuis 2012 d’intervenir dans 3 projets dédiés à des groupement féminins dynamiques.
D’abord en créant le premier maraichage agro-écologique du département : celui du groupement Deggo. Ce maraichage, régulièrement visité par nos soins est toujours fonctionnel et le renouvellement des cadres du groupement est assuré.
Ensuite en mettant en place le projet intégré de Boulel : (élevage, biogaz, atelier de transformation et maraichage agro-écologique).
Ce projet, véritable moteur de développement dans la zone, est cité en exemple et imité dans plusieurs villages. Très récemment, malgré les difficultés liées à un hivernage difficile, le groupement faisait état de revenus satisfaisants liés aux différentes activités menées, ce qui les pousse à imaginer de nouvelles voies de progrès qui leur seront propres. L’accompagnement de notre association leur est acquis.
Enfin, en 2020, grâce à Association Femmes d’Europe, deux bâtiments en voûte nubienne, un poulailler et une boulangerie, sont en cours de construction au bénéfice des femmes du village de Niahène.
Ce groupement, particulièrement jeune et dynamique, a pu entamer, avant même le financement du projet, une série d’activités grâce aux diverses formations reçues. Dès la mise en place des infrastructures, la centralisation de ces activités permettra un démarrage rapide des ventes et une augmentation des débouchés, assurant ainsi à ces femmes des revenus propres.
Chacun de ces projets a doté ou dotera des femmes pauvres mais volontaires, travailleuses et organisées d’activités leur permettant de générer, souvent pour la première fois, des revenus.
C’est de cette manière, indirecte, que dans les villages touchés par ces projets, le taux de fréquentation scolaire ou l’accès aux soins de santé progresse et que la tentation urbaine, donc potentiellement migratoire, est contenue.

Voilà donc, brièvement résumé, ce que ce partenariat entre Malem-Auder et Association Femmes d’Europe a permis de faire naître.

Alors, par rapport à ces réalisations, un merci est bien peu de chose…
C’est pourquoi, bien plus que remercier Association Femmes d’Europe, nous promettons à leurs membres de tout mettre en œuvre pour que ces projets continuent à vivre mais surtout essaiment à travers le département de Malem-Hodar et au-delà.
Je vous remercie de votre attention.