Au Sénégal (comme dans d’autres parties du monde) la saison des pluies est appelée hivernage. L’origine de ce mot vient du fait que les fortes pluies empêchent les paysans de s’activer. Rien n’est pourtant moins vrai ! En effet, à partir de début juin et jusque mi-octobre, les populations rurales sont prises à 100 % par toutes les activités de culture : préparation de la terre, labour, semailles, entretien puis récoltes.

Si la pluie est abondante, sans excès et surtout régulière, le paysan sait que sa famille aura des revenus et donc de la nourriture.

Si par contre la pluie tarde trop ou tombe de manière irrégulière ou insuffisante, c’est l’annonce de faibles récoltes et donc d’une année difficile. On évoque alors de possibles périodes de disette où, pour survivre, on doit vider son épargne, c’est-à-dire vendre ses bêtes….

Saison contrastée, l’hivernage est aussi l’époque des ciels noirs qui se vident en quelques minutes de leurs eaux pour laisser apparaitre ensuite des paysages verdoyants et exempts de poussière. La nature revit, les bêtes vont pouvoir se rassasier d’une herbe verte et tendre. L’humidité va aussi réveiller insectes et reptiles en tous genres….

C’est aussi une saison propice aux maladies surtout pour les personnes fragiles dont les personnes âgées. Chaque année, les autorités publient des conseils à destination des populations pour rappeler ces risques sanitaires.
Dans les campagnes, il est fréquent que des villages soient totalement isolés durant plusieurs semaines, les chemins étant impraticables. Dans les villes, dont la capitale, le réseau quasiment inexistant d’égouttage peine à évacuer les eaux de pluie ce qui provoque des inondations et des glissements de terrain.

Une autre conséquence des intempéries, et notamment des vents violents qui accompagnent les pluies, c’est le danger que courent les constructions : toitures de tôle ou de paille arrachées, murs et cases effondrés, panneaux solaires envolés ou encore clôtures couchées…
Ce qui a été construit sans grands moyens est irrémédiablement abîmé voire perdu.

Voilà dépeinte en quelques lignes cette période espérée mais aussi redoutée qu’est l’hivernage.
Malgré le soin apporté à ses réalisations, Malem-Auder est également victime des dégâts provoqués par le climat.

L’an dernier, il a fallu remettre en place les panneaux solaires de l’école de Hodar ; cette année c’est le lieu d’accueil des groupes qui a souffert ainsi qu’une partie de la clôture grillagée de Navarène.

Quelques images illustratives…